Les océans recouvrent 72 % de la surface de la planète et représentent 97 % de l’eau sur Terre(1). Pourtant, ils sont encore en grande partie méconnus. Sabine Roux de Bézieux, Présidente de la Fondation de la Mer, nous sensibilise à cette thématique en répondant aux questions de Claire Douchy, Directrice des engagements sociétaux et des projets responsables pour Société Générale Private Banking France.
Sabine Roux de Bézieux
Sabine Roux de Bézieux est Présidente de la Fondation de la Mer. À ce titre, elle prend régulièrement la parole sur les enjeux concernant les océans : climat et biodiversité, lutte contre les pollutions, éducation et recherche, économie bleue et innovation, géostratégie maritime. Elle est ancienne auditrice de l’IHEDN Enjeux Maritimes, membre du Conseil d’orientation de l’Institut de l’Océan, du Conseil supérieur de la météorologie et Capitaine de frégate dans la réserve citoyenne de la Marine nationale. Elle est engagée depuis plus de quinze ans dans le monde des fondations, d’abord avec la Fondation ARAOK qu’elle a créée en 2005, puis au sein d’Un Esprit de Famille, qui rassemble les fondations familiales en France. Elle est par ailleurs active dans le milieu associatif, avec United Way-Alliance pour l’éducation ou Espoir Niger. Sabine est diplômée de l’ESSEC. Après deux années en banque d’affaires, elle passe treize ans dans le groupe Arthur Andersen à Londres et à Paris. Elle a dirigé sa structure de conseil, Advanceo, avant de rejoindre le Conseil d’administration de plusieurs sociétés cotées et de prendre la direction générale de Notus technologies, un groupe familial de PME françaises. Sabine est vice-présidente de la commission des affaires européennes et internationales du CESE (Conseil économique, social et environnemental) et chevalier de la Légion d’Honneur.
C. Douchy : La Fondation de la Mer a été créée en juin 2015, pouvez-vous nous rappeler pourquoi ?
S. Roux de Bézieux : La Fondation de la Mer est née d’une volonté collective de personnalités du monde maritime et de la société civile française. Dans un contexte d’urgence climatique et de dégradation des écosystèmes marins, l’objectif était de créer un acteur d’intérêt général au service de tous ceux qui agissent pour un Océan durablement protégé, exploité avec soin et sagesse.
N’oublions jamais que la France dispose du deuxième territoire maritime au monde après les États-Unis, il était temps que nous ayons un acteur engagé vis-à-vis des Océans et de la vie marine car les enjeux sont colossaux.
Quelles sont les principales missions de la Fondation de la Mer ?
Les trois axes d’action de la Fondation sont :
- La connaissance via notamment notre soutien à de jeunes chercheurs. Il est incroyable de penser que nous connaissons mieux la surface de la lune que les fonds de l’Océan, or celui-ci est source de bienfaits inestimables pour notre santé, notre économie, notre énergie. Savez-vous par exemple que 50 % des traitements contre le cancer contiennent au moins une molécule d’origine marine ?
- La protection et la restauration des écosystèmes marins. La Fondation soutient des programmes d’étude, de protection et de restauration de la biodiversité marine partout dans le monde et notamment en faveur des espèces les plus menacées. Il faut savoir que 50 % des récifs coralliens ont déjà disparu. Or, un quart de la vie marine en dépend. La France est le quatrième pays en matière de surface récifale, donc nous avons une grande responsabilité. Sur la plate-forme SOS Corail de la Fondation par exemple, chacun peut contribuer à un programme rigoureusement sélectionné.
- Et enfin l’implication notamment des jeunes et des entreprises. Nous parions sur l’avenir en nous engageant à sensibiliser les plus jeunes à la protection des océans. Nous avons signé une convention cadre de partenariat avec le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports afin de développer plusieurs projets éducatifs. Je suis aussi particulièrement fière du concours « Arts en plastiques pour l’Océan » qui met à l’honneur les œuvres produites par des dizaines de milliers d’élèves à partir de matériaux plastiques usagés, les sensibilisant ainsi au danger que représente la pollution plastique des océans.
La Fondation de la Mer souhaite davantage impliquer les entreprises : pouvez-vous nous dire pourquoi et comment ?
Nous estimons que l’impact sur l’Océan doit être davantage pris en compte par les entreprises. En effet, quel que soit leur secteur, elles ont toutes un lien avec l’Océan : dans le transport de leurs marchandises ou leurs approvisionnements, dans leurs process ou leurs activités directes, ou encore dans leurs relations avec les parties prenantes. Elles peuvent devenir actrices d’un Océan protégé en changeant leur mode de fonctionnement et en influençant les comportements de leurs fournisseurs, distributeurs, salariés et clients.
En lien avec Bureau Véritas et le Ministère de la Mer nous avons lancé le premier label international dédié à la préservation de l’Océan : « OCEAN APPROVED® ». Il est basé sur le Référentiel Océan de la Fondation de la Mer, qui s’adresse à tout type d’entreprise, sans critère de taille ou de secteur, et s’articule autour d’une prise en compte holistique des impacts directs et indirects potentiels de l’entreprise autour des cibles de l’Objectif de Développement Durable n°14 de l’ONU(2) :
- Pollution, acidification et changements globaux du milieu marin ;
- Exploitation des ressources marines et côtières ;
- Gouvernance et stratégie de l’entreprise.
Avec ce label, les entreprises peuvent faire reconnaître leurs engagements en faveur de la protection des océans.
Pour en savoir plus sur la Fondation de la Mer, vous pouvez consulter le site dédié en cliquant ici(3).