Interview du mois

Bonheur et philanthropie
Entretien avec Charles Sellen

Chez Société Générale Private Banking, nous avons pour ambition de promouvoir et de développer la philanthropie en vous aidant à structurer votre démarche, à maximiser votre impact sociétal et ainsi, à contribuer à construire le monde de demain. Nos experts ont pour mission de vous inspirer et de vous accompagner dans la structuration d’une stratégie solidaire qui a du sens pour vous et votre famille.

Dans ce cadre, nous donnons la parole à des personnalités emblématiques de cet écosystème : chercheur sur la philanthropie, Charles Sellen partage aujourd’hui avec nous son analyse du lien entre philanthropie et bonheur.


Charles Sellen

Charles Sellen est chercheur sur la philanthropie, affilié aux universités de Montréal et d’Ottawa. Docteur en économie (Sciences Po Paris), il a collaboré au CerPhi (centre d’étude et de recherche sur la philanthropie) et à l’Agence française de développement. Il a été administrateur puis président (2011-2018) de La Fabrique Spinoza, premier think tank(1) francophone sur le bonheur et le bien-être citoyen. Lauréat du programme Fulbright « NGO Leaders », il a été invité comme « Inaugural Global Philanthropy Fellow » à la Lilly Family School of Philanthropy à Indianapolis (2019-2021). Il mobilise actuellement cette expertise internationale en tant que conseiller auprès de différents acteurs philanthropiques.

Quel est le lien entre la philanthropie et le bonheur ?

Ces deux réalités sont absolument indissociables.

Du côté des donateurs, elles s’alimentent réciproquement : on a davantage envie d’exprimer sa générosité lorsqu’on se sent heureux, et les gens qui affichent de plus hauts niveaux de bonheur ont généralement une tendance à être plus altruistes. C’est donc un cercle vertueux.

Du côté des bénéficiaires, ces deux notions ont plutôt un lien de cause à effet : la philanthropie doit viser logiquement à rehausser le bien-être (il est difficile de parler de « bonheur » lorsque les personnes souffrent) des populations qui bénéficient d’un programme d’aide.

Les liens entre philanthropie et bonheur sont donc multiples. Mais souvent, on pense que le bonheur n’est pas un sujet sérieux, alors on tend à le faire passer au second plan, sans lui accorder l’attention qu’il mérite. En vérité, de nombreux travaux scientifiques pluridisciplinaires (économie, sociologie, psychologie, neurosciences, etc.) ont désormais solidement établi que la quête du bonheur est un désir légitime et utile pour mener une vie équilibrée. La science aide à mieux connaître les mécanismes qui favorisent le bien-être, avec des déclinaisons concrètes pour les élus qui réfléchissent aux politiques publiques, les dirigeants d’entreprise qui souhaitent promouvoir la qualité de vie au travail, etc. Un champ de recherche passionnant s’est ouvert ces dernières années à l’intersection de ces deux notions.

Quels sont les bienfaits de l’altruisme ?

Ils sont innombrables pour celles et ceux qui le pratiquent. La générosité sous toutes ses formes (dons de temps, d’argent, etc.) est positivement corrélée à une meilleure santé et une plus grande longévité, ainsi qu’à la perception plus forte d’un véritable sens à sa vie.

Concernant le bénévolat en particulier, s’y engager procure une meilleure estime de soi. Les personnes bénévoles subissent en moyenne moins de dépressions. Le bénévolat permet l’atténuation des effets psychologiques du vieillissement, et suscite même une sensation d’abondance de temps là où on pensait en manquer.

Sur le plan des dons d’argent, le fait de réaliser une dépense au bénéfice d’autrui confère une satisfaction supérieure à celle que l’on éprouve lorsqu’on dépense la même somme pour soi-même (et ce résultat étonnant se vérifie pour tout type de montant et dans toutes les cultures du monde). Le simple fait de se souvenir d’avoir donné génère une humeur positive. Alors la « recette du bonheur » pourrait être de prendre régulièrement une dose de « vitamine G » en pratiquant une générosité fréquente et de se remémorer aussi souvent que possible la joie de se rendre ainsi utile à une cause qui nous est chère.

Vous avez interviewé de nombreuses personnalités du monde philanthropique, en France et aux États-Unis, quelles sont les principales leçons que vous en tirez ?

J’en tirerais trois grands enseignements. D’abord, la philanthropie a progressé si rapidement en Europe au cours des deux dernières décennies qu’on ne peut plus parler de « retard ». Il y a désormais une grande maturité du secteur philanthropique français et européen, à tous les points de vue. On n’a donc plus à rougir de la comparaison avec nos homologues américains – sauf sur la question des volumes de dons, qui demeurent d’ampleurs incomparables.

Ensuite, la conception que se font les philanthropes d’eux-mêmes est plutôt empreinte de modestie de ce côté-ci de l’Atlantique. En Europe, ils perçoivent leur action caritative en complémentarité de celle des pouvoirs publics. Personne ne s’imagine sérieusement remplacer l’État, alors que du côté américain, il est plus fréquent que des grands donateurs se voient comme concurrents de l’action étatique, souvent pour des raisons idéologiques.

Enfin, ce qui frappe en France, c’est le culte du secret autour de l’action philanthropique. C’est compréhensible, compte tenu du poids de l’histoire (il n’a pas toujours été judicieux d’afficher sa fortune et sa générosité) et de la discrétion qui est traditionnellement vue comme une vertu noble dans la bonne société. Cependant, chacun s’aperçoit aujourd’hui que les préventions légitimes d’antan constituent un frein majeur à la communication et à l’essaimage. Comment encourager d’autres vocations philanthropiques, comment faire des émules si personne n’ose témoigner publiquement de ses engagements solidaires ? Il faut des figures de proue qui en inspirent d’autres afin de multiplier les philanthropes et ériger leur action en modèle à suivre. Heureusement, certains osent franchir le pas, notamment dans des cercles professionnels où l’exposition médiatique est moindre et où la parole est plus libre. Citons par exemple l’initiative Changer par le don(2), une initiative française incitant les personnes aisées à consacrer 10% de leurs revenus annuels ou de leur patrimoine à la philanthropie.

Pour en savoir plus sur la thématique « philanthropie et bien-être », nous vous invitons à écouter le podcast enregistré par Charles Sellen en cliquant ici.

(1) Think tank : groupe de réflexion privé qui produit des études sur des thèmes de société au service des décideurs.

(2) Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter le site web de Changer par le don : https://changerparledon.com/

Le présent document, de nature publicitaire, n’a pas de valeur contractuelle. Son contenu n’est pas destiné à fournir un service d’investissement, il ne constitue ni un conseil en investissement ou une recommandation personnalisée sur un produit financier, ni un conseil ou une recommandation personnalisée en assurance, ni une sollicitation d’aucune sorte, ni un conseil juridique, comptable ou fiscal de la part de Société Générale Private Banking France.

Les informations contenues sont données à titre indicatif, peuvent être modifiées sans préavis, et visent à communiquer des éléments pouvant être utiles à une prise de décision. Les informations sur les performances passées éventuellement reproduites ne garantissent en aucun cas les performances futures.

Avant toute souscription d’un service d’investissement, d’un produit financier ou d’un produit d’assurance, l’investisseur potentiel (i) doit prendre connaissance de l’ensemble des informations contenues dans la documentation détaillée du service ou produit envisagé (prospectus, règlement, statuts, document intitulé « informations clés pour l’investisseur », Term sheet, notice d’information, conditions contractuelles, …), notamment celles liées aux risques associés; et (ii) consulter ses conseils juridiques et fiscaux pour apprécier les conséquences juridiques et le traitement fiscal du produit ou service envisagé. Son banquier privé est également à sa disposition pour lui fournir de plus amples informations, déterminer avec lui s’il est éligible au produit ou service envisagé qui peut être soumis à des conditions, et s’il répond à ses besoins.  En conséquence, Société Générale Private Banking France ne peut en aucun cas être tenue responsable pour toute décision prise par un investisseur sur la base des seules informations contenues dans ce document.

Les prévisions concernant les performances futures sont basées sur des hypothèses qui peuvent ne pas se concrétiser. Les scénarios présentés sont des estimations de performances futures, fondées sur des informations passées sur la manière dont la valeur d’un investissement varie et/ou sur les conditions de marché actuelles, et ne sont pas des indications exactes. Le rendement obtenu par des investisseurs sera amené à varier en fonction des performances du marché et de la durée de conservation de l’investissement par l’investisseur. Les performances futures peuvent être soumises à l’impôt, lequel dépend de la situation personnelle de chaque investisseur et est susceptible de changer à l’avenir.

Pour une définition et description des risques plus complète, veuillez vous référer au prospectus du produit ou, le cas échéant, aux autres documents réglementaires (si applicable) avant toute décision d’investissement.

Le présent document est confidentiel, destiné exclusivement à la personne à laquelle il est remis, et ne peut être ni communiqué ni porté à la connaissance de tiers, ni reproduit totalement ou partiellement, sans accord préalable et écrit de Société Générale Private Banking France. Pour de plus amples informations, cliquez ici.


  N° ADEME : FR231725_01YSGB