L’intelligence artificielle (IA) représente une percée significative dans le développement technologique. Elle ouvre de nouvelles perspectives en matière de génération de langage naturel, de création de contenus originaux et de manipulation de concepts complexes. Les premières étapes de son déploiement à grande échelle révèlent un potentiel considérable en termes de gains de productivité, notamment dans les métiers de la connaissance (métiers qui utilisent le savoir pour créer de la valeur ajoutée).
Les marchés financiers l’ont bien compris et ont saisi cette opportunité, faisant de l'IA un puissant moteur de performance pour les principaux indices boursiers depuis le début de l'année. Les sociétés du secteur de la technologie devraient en effet bénéficier de la première phase de déploiement des infrastructures de l'IA : serveurs, bases de données, processeurs à haute performance sont autant de briques élémentaires nécessaires à un déploiement efficace. Cette année, les 10 principales sociétés technologiques américaines spécialisées dans l'IA, dont NVIDIA, Apple, Google, Amazon, Microsoft, AMD et Tesla, représentent à elles seules 13,8 des 14,15 %(1) de performance de l’indice actions américaines, S&P 500. Au-delà de cet horizon immédiat pour les grandes entreprises technologiques, l’impact de l’IA sur la productivité de nos économies pourrait changer la donne et favoriser la trajectoire de croissance. En effet, une adoption rapide de ces technologies pourrait stimuler la croissance potentielle et engendrer un puissant effet désinflationniste.
À la différence des autres technologies déployées au cours des dernières décennies, l'IA est une technologie qui est née mature et orientée vers la productivité des métiers de la connaissance. Elle est naturellement axée sur les gains de productivité, cherchant à accomplir plus rapidement et efficacement ce que l'esprit humain réalise chaque jour, notamment dans le domaine des services. Ainsi, elle se présente comme une technologie de substitution qui permet d'envisager le remplacement ou l'amélioration des tâches existantes à moindre coût.
Le potentiel de gain de productivité pour l'économie est significatif. Dans son étude de juin 2023 « The economic potential of generative AI », McKinsey prévoit ainsi une forte accélération des gains de productivité, pouvant atteindre 3,3 % en moyenne annuelle d'ici à 2040, contre 2,5 % au cours de la décennie précédente. L'IA générative pourrait ainsi représenter entre 2 600 milliards et 4 400 milliards de dollars annuellement, soit un montant équivalent au PIB de la Grande-Bretagne (estimé à 3 100 milliards de dollars en 2021). Cette accélération de la croissance arrive à point nommé dans un contexte où la main d’œuvre est limitée par les effets du vieillissement de la population. L’IA devrait permettre d'automatiser 60 à 70 % du temps de travail.
Sur le marché de l'emploi, le développement de l'IA va certainement provoquer de profondes mutations sans occulter le potentiel de redéploiement vers d'autres activités. Cependant, les progrès techniques se sont récemment accompagnés d'une forte polarisation du marché du travail et d'une hausse des inégalités(2). Des politiques publiques de redéploiement de la main-d'œuvre devront aller de pair avec le déploiement de ces technologies pour accompagner ces mutations profondes.
Les champs d'application de l'IA sont vastes, mais une grande majorité des cas d'utilisation se trouvent dans les industries fortement consommatrices de données et d'analyses. Les pays développés sont bien placés pour bénéficier pleinement de cette nouvelle ère, retrouvant ainsi des perspectives de croissance réelle. Les sociétés américaines ont une longueur d'avance sur les briques technologiques, mais l'Europe et le Japon ont beaucoup à gagner dans les services et les métiers de la connaissance.
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