Après près d’une décennie de taux d’intérêt ultra-accommodants, voire négatifs entre 2012 et 2021, l’année 2022 a marqué le début d’une remontée des taux, principalement due au retour de l’inflation. Ce changement de paradigme favorise les stratégies obligataires de portage. Décryptage avec Ollivier Courcier, responsable gestion de taux chez Société Générale Investment Solutions France.
Quels sont les grands principes qui régissent une stratégie de portage ?
Dans ce type de stratégie, un portefeuille d’obligations est construit au lancement du fonds. Le principe est de sélectionner des obligations offrant un rendement intéressant et de les conserver jusqu’à leur terme. Dès lors, le rendement cible du portefeuille et les coupons détachés chaque année sont prévisibles (sauf événement exceptionnel de type défaut), contrairement aux stratégies plus dynamiques qui impliquent des arbitrages fréquents.
Nous aimons appeler cette stratégie « Buy and Watch(1) » en lien avec l’un des éléments clés de celle-ci : la surveillance rapprochée du risque de crédit, principal risque du portefeuille.
Pour les porteurs à échéance, cette approche permet de s’affranchir du risque de taux, qui, quant à lui, est lié à l’impact négatif que pourrait avoir une variation de taux d’intérêt sur le prix de l’obligation.
Cette stratégie est-elle toujours d’actualité ?
Au-delà de la lisibilité du moteur de performance, le contexte de marché reste attractif.
Sur le segment des obligations de qualité dites « Investment Grade » européennes, nous sommes aujourd’hui sur des niveaux élevés de rendement à maturité, pas revus depuis 2010-2011. À titre d’exemple, le rendement à maturité actuel de l’indice obligataire européen de référence (ER00 - ICE) est au niveau attractif de 3,25 %.

Si les prévisions de croissance en Zone euro restent timides pour 2025, celle-ci devrait rester en territoire positif (consensus Bloomberg +0,9 % pour 2025). Le consensus de marché attend entre 2 et 3 baisses additionnelles en 2025 des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne, pour atteindre 2 % (2,5 % au moment de la rédaction de cet article).

Source : Société Générale Investment Solutions, 20/02/2025
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.
Dans un environnement de taux en pleine évolution, le risque de défaut des émetteurs est-il plus important ?
Selon l’agence de notation Moody’s, les taux de défaut anticipés des émetteurs pointent vers 2,6 % à la fin de l’année 2025, stable par rapport à fin 2024 (2,6 %) mais sous la moyenne historique depuis 2006 (3,30 %).
Notre gestion de conviction obligataire est installée sur une analyse fondamentale solide et nous privilégions des émetteurs bien notés, dotés de bilans robustes et de flux de trésorerie stables. Notre objectif est d’éviter les défauts (0,35 % vs 3,49 % pour les marchés sur la période 2011/2024).
Enfin, la diversification sectorielle et/ou géographique au sein d’un portefeuille permet de minimiser les risques inhérents à la classe d’actifs obligataires.
Pour en savoir plus sur nos solutions liées au marché obligataire, nous vous invitons à vous rapprocher de votre Banquier Privé.