Décryptage avec Antoine Gloanec, Directeur des gestions chez Société Générale Gestion(1).
Comment se sont comportés les marchés en 2024 ?
L’année fut très positive pour les actions mondiales. La plupart des indices finissent dans le vert mais le point le plus notable est la surperformance des actions américaines. À l’inverse, force est de constater que le CAC 40 fait partie des très rares indices à finir dans le rouge.
Du côté des marchés obligataires, les taux ont progressé sur l’année, notamment lorsque la banque centrale américaine a indiqué que l’atteinte de ses objectifs d’inflation aurait lieu en 2026 plutôt qu’en 2025.
Enfin, du côté des devises, le dollar est le roi de l’année 2024 contre presque toutes les devises de la planète.
Dans ce contexte, quelle a été votre politique en 2024 ?
Dès la fin 2023, nous avions adopté une attitude plus constructive sur les actions, notamment de pays développés, et les actifs de rendement comme les obligations privées.
La fin du printemps a vu les marchés européens et américains quelque peu diverger. Les marchés européens ont été pénalisés par les élections européennes, puis pour la France, par l’annonce d’élections législatives anticipées. Inversement, les actions américaines ont flambé en raison de l’emballement des marchés autour du thème de l’Intelligence Artificielle (« IA »).
Nous avons donc opté pour une attitude plus opportuniste, qui a consisté à rechercher des arbitrages créateurs de valeur. En fin d’année, notre positionnement sur les marchés actions est resté proche d’une prudente neutralité.
Concernant les obligations, nous avons maintenu une attitude constructive tout au long de l’année. Notre stratégie avait pour but de sécuriser des rendements élevés dans les portefeuilles, alors que les taux monétaires ont chuté et qu’ils devraient continuer dans cette tendance.
Quelle sera la situation économique en 2025 ?
Nous prévoyons une économie américaine résiliente mais néanmoins en ralentissement. Ainsi, notre prévision de croissance s’établit à environ 2 % pour 2025.
En Zone euro, les incertitudes politiques, notamment en France et en Allemagne, augmentent les incertitudes sur le niveau d’activité attendu pour cette nouvelle année. Nous anticipons une croissance en Zone euro proche de 1 %.
L’inflation devrait baisser plus vite en Zone euro qu’aux États-Unis, à respectivement 2 % et 2,3 %.
Quelle stratégie adopter pour cette nouvelle année ?
En ce début d’année, nous n’avons pas modifié notre stratégie d’allocation « actions » qui consiste à conserver une exposition proche de la neutralité avec une large diversification.
Nous restons confiants dans les actions américaines à moyen terme et si une consolidation devait se produire dans les semaines à venir, nous n’hésiterions pas à redevenir plus agressifs.
Concernant les actions européennes, l’environnement est peu engageant mais les valorisations attractives. Les actions européennes ne sont pas, selon nous, en risque de forte baisse mais il faut attendre de concrets catalyseurs (visibilité politique, baisse du prix de l’énergie, baisse des taux) pour redevenir plus offensifs.
Nous restons persuadés que les marchés actions peuvent nous permettre de créer de la valeur en 2025 mais qu’ils seront plus volatils qu’en 2024 et que l’agilité dans la gestion des portefeuilles sera un facteur clé pour optimiser leur performance.
Quant aux marchés obligataires, nous maintenons une position constructive malgré les tensions actuelles. Les rendements obligataires sont indéniablement attractifs.
Dans ce contexte, quel intérêt présente une gestion sous mandat ?
La Gestion sous mandat trouve toute sa place dans un environnement de marchés incertain. Le rôle des gérants est de vous faire bénéficier des meilleures opportunités de marché dans le respect de votre profil d’investisseur et de votre mandat.
Nos gérants vous informent de l’actualité des marchés et répondent à toutes vos interrogations. Votre Banquier Privé se tient également à votre disposition pour vous accompagner dans la gestion de votre patrimoine.