L’activité économique s’est globalement bien tenue depuis le début de l’année, bénéficiant de la poursuite de la normalisation post-COVID.
La Zone euro a notamment connu une dynamique favorable. En effet, la reprise post-COVID du secteur des services et les soutiens budgétaires ont amorti l’impact pourtant négatif provoqué par le début de la Guerre en Ukraine. Aux États-Unis, l’activité s’est tassée au premier semestre, après une très forte croissance en 2021 et dans un contexte de normalisation du soutien des politiques économiques et de contraction du pouvoir d’achat lié à la hausse de l’inflation. En Chine, en revanche, l’activité a nettement ralenti au cours du semestre, du fait de la reprise des contraintes sanitaires et des difficultés sur les marchés immobiliers.
Des perspectives d’une inflation qui mettra, au mieux, du temps à refluer.
Si l’été a confirmé que l’inflation semble avoir dépassé son pic aux États-Unis, les tensions sur les prix ne devraient refluer que progressivement. La poursuite des tensions sur les salaires fait craindre des effets de second tour. En Europe, les nouvelles fortes progressions sur les prix de l’énergie et l’alimentaire continuent d’entretenir les pressions inflationnistes et l’incertitude sur sa capacité à baisser à court terme. Ces constats ont encouragé les banquiers centraux à réaffirmer, depuis leur rencontre au Symposium de Jackson Hole, la priorité de leur lutte contre l’inflation, et ce « quoi qu’il en coûte » en termes d’impact sur l’activité économique.
Ce nouveau durcissement à attendre des politiques monétaires est un risque supplémentaire de récession au sein des économies développées.
Si des facteurs de soutien sont toujours présents – marchés du travail dynamiques et épargne abondante, l’activité ralentira cependant nettement dans les trimestres à venir.
Aux États-Unis, au-delà de la politique monétaire, l’inflation élevée et la politique budgétaire restrictive pèsent sur la demande. En Zone euro, le pouvoir d’achat des ménages apparaît particulièrement dégradé, du fait de la très faible progression des salaires. Les nouvelles tensions sur le prix du gaz et de l’électricité font peser un vrai risque de réduction d’activité de certaines industries et donc de récession marquée. Autre facteur négatif pour l’activité mondiale, la Chine voit aussi ses perspectives s’assombrir, avec le maintien de sa politique zéro-COVID et les difficultés du marché immobilier.
La Réserve fédérale et la BCE poursuivront la nette remontée de leurs taux directeurs d’ici la fin d’année. Le maintien de l’inflation à des niveaux élevés et le resserrement en cours des conditions monétaires pèseront sur les économies. Le FMI a d’ailleurs revu (fin juillet) à la baisse ses prévisions pour la croissance mondiale à 3,2% pour 2022 (révision de -0,4 point par rapport aux projections d’avril), tout en soulignant que les incertitudes restent élevées pour la fin de l’année.
Une prudence accentuée dans notre stratégie d’investissement.
Nous renforçons notre prudence sur les marchés actions, par une plus grande place accordée aux secteurs défensifs et résilients. Nous conservons notre Sous-Pondération sur la Zone euro du fait des risques spécifiques pesant sur la région.
En parallèle, nous maintenons une position Neutre sur les marchés obligataires, après avoir bénéficié de notre Sous-Pondération de début d’année. Si les rendements apparaissent aujourd’hui attractifs, notamment en termes réels, une nouvelle progression des taux d’intérêt pèserait de nouveau sur les performances.
Par ailleurs, nous sortons de notre position Sous-pondérée sur l’euro/dollar, le cours ayant déjà significativement baissé. Enfin, nous diminuons notre exposition aux Hedge funds, qui paraissent moins attractifs dans un contexte de remontée de taux d’intérêt.
Alors que l’inflation a passé son pic aux États-Unis, elle continue de s’accroître en Zone euro, entraînée par les prix de l’alimentation et de l’énergie.

