Retour sur 2022
Il y a un an, nos perspectives économiques et financières pour 2022 étaient clairement favorables. La croissance était en effet attendue forte par le consensus, avec la fin des déconfinements et la dépense des surplus d’épargne, la baisse des tensions inflationnistes alors considérées transitoires, ainsi que la normalisation seulement progressive des politiques monétaires et budgétaires. Cependant, ces perspectives ont été rapidement mises « hors-jeu » par une combinaison de chocs impliquant un fort ralentissement de l’activité et des inflations très élevées :
- L’invasion de l’Ukraine par la Russie a bouleversé l’environnement global : les économies européennes ont été particulièrement touchées, à la fois par une baisse marquée de la confiance et la crise énergétique. Au-delà de l’impact immédiat, cette invasion a aussi perturbé l’équilibre géopolitique avec des répercussions encore potentiellement à venir sur l’équilibre commercial.
- Une inflation qui s’est avérée persistante. Le nouveau choc massif sur les prix des matières premières a rendu plus durables les tensions sur l’inflation. Les banques centrales ont resserré nettement leur politique monétaire : la Federal Reserve, la Banque Centrale Européenne et la Bank of England ont respectivement augmenté leur taux de 450, 250 et 350 points de base et ont commencé à réduire la taille de leurs bilans. Ces hausses rapides des taux ont vu remonter le risque d’instabilité financière pour les agents et secteurs endettés (par exemple au Royaume-Uni).
- Le maintien de la politique zéro-Covid en Chine et l’absence de plan significatif de soutien au secteur immobilier se sont soldés par un ralentissement marqué de la croissance.
Ce contexte a pesé sur l’ensemble des principales classes d’actifs financiers, qui ont connu des performances très négatives.
Côté actions, les principaux indices ont subi de fortes corrections du fait de la détérioration de l’activité et de la hausse des taux d’intérêt, pénalisant fortement les valeurs de croissance. Les marchés d’actions émergents ont souffert de l’actualité chinoise, entre une activité au ralenti et la hausse du risque commercial et réglementaire.
Côté obligations, les marchés ont enregistré leur plus mauvaise année depuis les années 1980. La correction a été plus marquée sur les indices avec longue duration. Dans cet environnement, le dollar s’est nettement apprécié contre pratiquement toutes les devises du fait du différentiel de taux, de la crise énergétique et de la forte aversion au risque (valeur refuge). Par ailleurs, reflet aussi de ce contexte particulier, le pétrole a affiché une bonne performance sur l’année.
Nos thèmes d’investissement pour 2023
L’année 2023 s’ouvre sur un contexte économique toujours compliqué, avec la poursuite attendue du ralentissement dans les économies développées. Si l’inflation pourrait baisser rapidement du fait d’effets de base positifs sur les prix de l’énergie et des biens, le maintien des tensions sous-jacentes sur les prix des services encourageront les banques centrales à rester vigilantes. Ce contexte reste favorable à une allocation globalement prudente en termes de risque, visant à privilégier une recherche de rendement sur les obligations, sur les maturités courtes ou de dette d’entreprises bien notées, ou les régions et secteurs des marchés actions les plus défensifs.
Un début d’année favorable aux obligations
Le contexte économique restera bénéfique aux obligations. Les taux longs pourraient remonter en première partie d’année notamment avec les politiques de Quantitative Tightening (politiques monétaires restrictives ayant vocation à réduire l’inflation) des banques centrales, avant de se détendre de nouveau avec la baisse des tensions inflationnistes et une activité qui resterait modérée.
Retour d’une corrélation négative entre obligations et actions
Le retour de la procyclicité croissance/inflation, avec une baisse combinée de la croissance et de l’inflation impliquera le retour de la corrélation négative entre les prix des actions et des obligations. Cela est favorable pour mieux diversifier ses risques dans un portefeuille d’investissement. Après un premier semestre plus favorable aux obligations, les actions redeviendraient relativement attractives.
Des taux réels positifs favorables aux valeurs défensives
Pour assurer des conditions monétaires globalement restrictives, les banques centrales s’assureront que les taux d’intérêt réels soient positifs pour les différentes maturités. Un environnement qui sera notamment favorable aux obligations d’entreprises bien notées ainsi qu’aux valeurs défensives sur les marchés actions.
Un dollar qui devrait en partie rendre ses gains
Après une année de forte appréciation, le dollar devrait se replier légèrement notamment contre l’euro, du fait d’une stabilisation attendue des risques géopolitiques et énergétiques ainsi que de perspectives d’écarts de taux moins favorables aux États-Unis.
Une reprise compliquée en Chine, des situations contrastées dans les autres émergents
La sortie du zéro-Covid en Chine resterait heurtée et pénalisée par l’affaiblissement des secteurs immobilier et infrastructure. La performance des autres pays émergents devrait rester relativement bonne avec la fin du resserrement de la Fed, la croissance en Asie du Sud-Est et des rendements encore relativement attractifs.
Des marchés immobiliers résidentiels percutés par la hausse des taux
Le pouvoir d’achat immobilier des ménages des économies développées est affecté par le niveau élevé des prix du logement, par l’inflation qui pèse sur les revenus et par la hausse des taux d’intérêt.
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