ATTERRISSAGE EN DOUCEUR CONFIRMÉ
Les moindres risques baissiers (confirmation de la détente de l’énergie en Europe et réouverture de la Chine) confortent notre scénario d’un atterrissage en douceur. La vigueur des marchés du travail devrait être un vrai soutien pour les revenus des ménages, tandis que le resserrement déjà effectif des politiques monétaires devrait freiner les capacités de financement des investissements des entreprises. Si l’inflation totale tend à diminuer rapidement, les banques centrales resteront vigilantes face au maintien de tensions sur l’inflation sous-jacente.
La vigueur de l’emploi devrait soutenir les revenus des ménages. En 2022, les ménages ont été très pénalisés par la progression de l’inflation qui a mécaniquement pesé sur leur pouvoir d’achat. En 2023, la vigueur constatée des marchés du travail, avec des taux d’emploi supérieurs à leurs niveaux d’avant Covid, permettrait de soutenir le revenu des ménages, à la fois du fait des emplois nouvellement créés mais aussi par les progressions salariales que cette vigueur permet. En outre, l’inflation totale devrait continuer de diminuer tout au long de l’année, du fait de la modération des prix de l’énergie, permettant aux ménages de connaître une dynamique plus favorable de leur pouvoir d’achat.
Le resserrement déjà en place des politiques monétaires va commencer à freiner l’activité. Les banques centrales ont déjà significativement resserré leur politique monétaire depuis le début de l’année, soit par des hausses de taux directeurs, soit par une diminution de leur bilan. Si certains marchés financiers semblent refléter la poursuite de conditions accommodantes (marchés actions notamment), le resserrement se reflète sur les conditions de crédit des différents acteurs. Les ménages voient notamment les taux de crédit du marché immobilier progresser nettement, ce qui a tendance à y restreindre l’activité. Cependant, les ménages déjà propriétaires sont dorénavant principalement endettés à taux fixes – à l’exception du Royaume-Uni, du Canada et des pays Scandinaves – donc peu sensibles à la remontée des taux. Du côté des entreprises, le resserrement des conditions de crédit est plus pénalisant avec le constat que l’activité de crédit bancaire s’est nettement ralentie en parallèle d’une modération rapide des émissions de dette sur les marchés obligataires d’entreprises. En conséquence, l’investissement des entreprises devrait se modérer nettement dans les mois à venir.
L’inflation totale a commencé à diminuer aux États-Unis et en Europe et cette tendance pourrait s’accélérer avec la modération des prix de l’énergie. En revanche, l’inflation sous-jacente mettra du temps à retrouver un niveau jugé confortable par les banques centrales. Le dynamisme des marchés du travail encourage la croissance des salaires qui propage les tensions sur les prix. Nous estimons que les banques centrales finaliseront leur cycle de hausses de taux en première partie d’année avant de marquer une pause pour évaluer les effets de leur politique. Ainsi, elles ne baisseraient pas leurs taux en 2023, sauf en cas d’occurrence d’un scénario adverse d’une récession marquée.


Pour suivre l’actualité des marchés plus régulièrement, nous vous invitons à consulter la rubrique dédiée au sein de l’espace « Investissements », disponible sur votre Espace Client Internet et votre Appli Société Générale.