UNE CROISSANCE MODÉRÉE, TIRÉE PAR LE SECTEUR DES SERVICES
Ce cycle continue décidément d’être atypique. Tout d’abord, si l’activité industrielle semble être en récession depuis plusieurs mois dans les économies développées, le secteur des services résiste et soutient le marché de l’emploi. Ensuite, les ménages et les entreprises continuent de disposer de matelas d’épargne et de liquidités leur permettant d’amortir l’impact négatif de l’inflation et de la hausse des taux. Enfin, si l’inflation totale devait poursuivre sa décrue, le maintien de tensions inflationnistes sous-jacentes encouragerait les banques centrales à rester vigilantes.
Une dichotomie qui se renforce entre industrie et secteur des services. Les enquêtes auprès des directeurs d’achat montrent que l’activité des économies développées reste positive au deuxième trimestre, avec un écart qui se creuse entre une industrie à la peine et une activité qui continue de s’améliorer dans les services. Cette dichotomie s’illustre notamment par la stagnation de l'économie allemande, plus portée sur l'industrie, alors que les économies périphériques de la Zone euro affichent une plus forte dynamique. L’industrie reste en effet pénalisée par un cycle plus avancé car réenclenché plus rapidement post-Covid, ainsi que par le choc énergétique important en Europe. Les entreprises des services, qui restent prédominantes pour les économies développées, continuent d’afficher des perspectives favorables et soutiennent la bonne tenue des marchés du travail.
Des « matelas » toujours présents pour faire amortir les facteurs négatifs. Le resserrement monétaire significatif opéré par les principales banques centrales commence à peser sur l’accès aux financements bancaires, mais l’impact sur l’activité économique restera modéré par une épargne toujours élevée des ménages et des entreprises.
Des banques centrales qui resteront vigilantes. L’inflation totale continue de baisser aux États-Unis (à 4,9 % en avril) et en Europe (à 7 % pour la Zone euro et 8,7 % au Royaume-Uni). Cette tendance pourrait s’accélérer dans les mois qui viennent avec la modération des prix de production, notamment les prix de l’énergie. Cependant, l’inflation sous-jacente (5,5 % pour les États-Unis, 5,6 % pour la Zone euro et 6,8 % pour le Royaume-Uni) reste élevée et mettra du temps à retrouver un niveau jugé confortable par les banques centrales. Le dynamisme des marchés du travail encourage la croissance des salaires, alors que les gains de productivité restent très faibles, propageant ainsi les tensions sur les prix. Le dynamisme des marges des entreprises semble aussi entretenir les tensions sur les prix de vente.
Une réouverture de l’économie chinoise plus progressive qu’anticipé. Les indicateurs montrent une reprise de la demande intérieure chinoise plus modérée qu’attendu. Malgré les politiques économiques en soutien à l’activité – dans un contexte d’inflation toujours maîtrisée – et des excès d’épargne très important, la croissance pourrait rester en deçà des objectifs.
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