DYNAMISME AMÉRICAIN DANS UN CONTEXTE MONDIAL TENDU
Si les risques augmentent, nous continuons de tabler sur un tassement des économies développées du fait de la normalisation des politiques budgétaires et de l’impact retardé des resserrements des politiques monétaires. Les États-Unis continueront d’afficher une meilleure résistance relativement à la Zone euro et au Royaume-Uni. Les principales banques centrales semblent avoir atteint leur pic en termes de hausses de taux, mais attendront d’être complétement rassurées sur l’inflation pour amorcer une baisse de leurs taux.
Une économie mondiale face à des chocs contraires. Le premier choc – les tensions sur les marchés obligataires - a débuté à la fin de l’été. Les taux d’intérêt de la plupart des grandes économies ont dépassé leur point haut de Grande Crise Financière de 2008. Quatre raisons expliquent ce mouvement : (i) une économie américaine qui continue de surprendre par sa vigueur, (ii) des craintes persistantes sur l’inflation, (iii) la communication toujours dure des principales banques centrales et (iv) les discussions budgétaires dans différents pays qui ravivent les craintes de soutenabilité de l’endettement public. Le deuxième choc – le conflit Israël-Hamas – aux conséquences humaines dramatiques, n’a eu jusqu’ici que des effets financiers limités. Dans la mesure où ce conflit ne s’étend pas à d’autres pays, il ne devrait que peu impacter les marchés mondiaux. Cependant, le conflit vient tout de même attiser un peu plus les tensions sur les taux d’intérêt, dans un contexte mondial déjà très incertain.
Ralentissement, pas effondrement des principales économies. Les grandes économies devraient pouvoir résister à ces deux chocs. Les États-Unis semblent particulièrement bien dotés pour y faire face grâce à des données économiques récentes qui ont de nouveau surpris positivement. Bien que plus fragile et donc plus vulnérable, la croissance de la Zone euro pourrait également se montrer résiliente. La vigueur des marchés du travail, le repli de l’inflation (et le regain de pouvoir d’achat des ménages) et les marges bénéficiaires des entreprises devraient continuer d’amortir les chocs à répétition. De son côté, l’économie chinoise a vraisemblablement touché son point bas mais restera pénalisée par l’ajustement en cours du secteur immobilier. Dans l’ensemble, après plusieurs années de forte croissance et compte tenu de la normalisation des politiques budgétaires à venir, notre scénario central reste celui d’un ralentissement de l’économie mondiale.
Repli (trop) progressif de l’inflation. Du côté de l’inflation, dans la plupart des économies, la décélération s’est poursuivie. Un retour progressif vers les cibles des banques centrales est en cours mais ne sera pas immédiat. Dans ce contexte – et compte tenu du marché du travail toujours tendu – les banques centrales signalent que leurs politiques monétaires resteront restrictives pendant longtemps « high for longer ».
Taux souverains à 10 ans

Inflation totale

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