LA FIN DES HAUSSES DE TAUX EST PROCHE
Les dernières statistiques ont montré une activité un peu moins favorable ainsi qu’une nette détente de l’inflation totale. Ce contexte permet d’anticiper la fin proche des hausses de taux des banques centrales. Notre scénario de maintien d’une croissance modérée et de tensions inflationnistes sous-jacentes(1) encouragera cependant les banques centrales à ensuite maintenir leurs taux à des niveaux élevés au cours des prochains mois.
Maintien d’un scénario de croissance modérée d’ici la fin de l’année. La tendance récente s’est avérée un peu moins favorable pour l’activité. Tout d’abord, en Chine, la reprise reste fragile et ne joue pas entièrement le rôle d’entraînement qui était attendu au niveau mondial. Aux États-Unis, les dernières enquêtes montrent un tassement du côté des secteurs des services, alors que l’activité dans l’industrie reste plutôt dégradée. En Zone euro, la révision de données allemandes montre que la région a connu une récession technique entre le T4 2022 et le T1 2023, conséquence des tensions fortes sur le gaz de l’automne dernier. Si l’inflation et les resserrements monétaires continueront de freiner la demande dans les économies développées, différents facteurs restent en soutien. En effet, l’embellie des marchés du travail soutiendra les revenus, ainsi que la baisse de l’inflation, tandis que l’épargne des ménages et des entreprises continue de jouer un vrai rôle d’amortisseur.
Des banques centrales qui resteront vigilantes. L’inflation totale continue de baisser aux États-Unis (à 4 % en mai) et en Zone euro (à 6,1 %). Cette tendance pourrait s’accélérer dans les mois qui viennent avec la modération des prix de production, notamment les prix de l’énergie. Cependant, l’inflation sous-jacente (5,3 % pour les États-Unis et pour la Zone euro) reste élevée et mettra du temps à retrouver un niveau jugé confortable par les banques centrales. Le Royaume-Uni se distingue par une inflation totale et sous-jacente qui restent élevées (8,7 % et 6,8 % en mai respectivement). Le dynamisme des marchés du travail encourage la croissance des salaires, alors que les gains de productivité restent très faibles, propageant ainsi les tensions sur les prix. Le dynamisme des marges des entreprises semble aussi entretenir les tensions sur les prix de vente.
Dans ce contexte, les banques centrales semblent proches de la fin de leur cycle de resserrement marqué (+ 500 points de base déjà mis en place pour la Fed, + 374 pour la BCE et bientôt + 450 pour la Banque d’Angleterre). Elles adopteront ensuite une position attentiste, tant que l’inflation sous-jacente ne montrera pas de signe clair de diminution.
Indices des surprises économiques

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