Des « surprises » qui vont dans le sens d’une détente des banques centrales.
Les données récentes confortent le pivot à venir des principales banques centrales. En effet, en Europe, l’activité surprend plutôt favorablement, mais à un niveau modéré. Dans tous les cas, la détente confirmée de l’inflation encouragerait les banques centrales à amorcer un cycle de baisse de taux très prochainement. Aux États-Unis, l’activité se modère légèrement et le tout dernier chiffre d’inflation rassure. La Fed amorcera sa détente légèrement en décalé et dans une ampleur moindre d’ici la fin d’année. En Chine, si les données récentes semblent un peu mieux orientées, l’amélioration restera limitée.
Europe. Les indicateurs de « surprises » (qui totalisent pour chaque donnée celles qui ont surpris les attentes du consensus à la hausse ou à la baisse) montrent une dynamique favorable en Zone euro et au Royaume-Uni. L’activité s’est avérée en léger rebond, bénéficiant notamment de la détente passée de l’inflation. Nous continuons de tabler sur la poursuite de cette amélioration, ne serait-ce que par effet mécanique. En effet, après la crise de l’énergie, les économies européennes ont clairement marqué le coup, notamment l’Allemagne, dont l’industrie s’est retrouvée fortement pénalisée. La situation sur l’énergie étant bien normalisée, les économies devraient retrouver un rythme de croissance plus favorable. La détente attendue des taux d’intérêt des banques centrales devraient donner un peu de souffle. Notre scénario reste néanmoins celui d’une croissance seulement modérée. En parallèle, l’inflation poursuit sa décrue, avec des « surprises » globalement favorables qui encourageraient les banques centrales à procéder à des premières baisses dès le mois de juin. Elles poursuivront par la suite un cycle de baisses de taux seulement progressif, étant donné le contexte plutôt favorable côté activité.
États-Unis. Après une période d’un an et demi de « surprises » positives, les indicateurs d’activité ont récemment eu tendance à décevoir le consensus. Ces « surprises » négatives sont cependant à relativiser. La dynamique conjoncturelle reste très favorable aux États-Unis, avec à la fois une politique budgétaire très accommodante et une demande privée soutenue. La hausse marquée des marchés actions de ces derniers mois représente notamment un effet de richesse favorable pour les ménages qui détiennent une part significative de leur épargne en actions. Nous continuons cependant de tabler sur un ralentissement progressif de l’activité américaine vers son rythme d’avant crise Covid (autour de 2 %), du fait du rééquilibrage en cours dans le marché du travail (nombre d’emplois et salaires) et d’un soutien budgétaire moins positif. Sur l’inflation, le chiffre d’avril va dans le sens de notre scénario d’une détente progressive, mais après plusieurs mauvaises « surprises », la Réserve fédérale restera prudente dans l’assouplissement de sa politique avec deux baisses attendues au deuxième semestre.
Chine. Les indicateurs économiques font état d’un léger mieux. En effet, la production industrielle et les ventes au détail s’améliorent sur la période récente et les enquêtes indiquent la poursuite de cette tendance. Cependant, les difficultés de l’économie chinoise devraient persister, avec notamment le maintien des difficultés du secteur immobilier et plus structurellement, une dynamique démographique dorénavant moins favorable.

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