ACCÉLÉRATION DU CYCLE DE RESSERREMENT MONÉTAIRE
Si les perspectives économiques continuent de pointer vers un ralentissement sensible de l’activité, les banques centrales décident de prioriser et d’accélérer leur lutte contre l’inflation.
Une activité fortement ralentie depuis le début d’année
Les chiffres d’activité du premier trimestre 2022 ont récemment été publiés : +0,3% de croissance en Zone euro, -1,4% aux États-Unis, +0,8% au Royaume-Uni, -1% au Japon (en variation trimestrielle). Ils confirment le ralentissement économique des principales économies développées, qui devrait s’accentuer avec la concrétisation de l’impact de la Guerre en Ukraine.
Dans un cycle de croissance « classique », le ralentissement de l’activité devrait réduire mécaniquement les tensions sur l’inflation par une modération de fait de la demande globale. Ce n’est pas encore le cas à ce jour. En effet, la forte dynamique inflationniste actuelle, et plus particulièrement en Europe, reste expliquée par des disruptions sur l’offre (choc des matières premières et lente normalisation des chaînes de valeurs) sur lesquelles le ralentissement de la demande n’a qu’un effet retardé. Les tensions au niveau des goulets d’étranglement sont, de surcroît, renouvelées par les sévères confinements chinois.
Face à cette situation de hausse des prix subie, la confiance des ménages chute nettement à des niveaux comparables à ceux atteints durant le début de la crise du Covid.
Les perspectives restent celles d’un ralentissement marqué de l’activité toutefois contenu par des fondamentaux solides
Si le début d’année 2022 a vu la confiance des consommateurs s’effondrer et les carnets de commande des entreprises diminuer, la consommation finale et l’activité des entreprises montrent une résilience plus forte qu’attendue. Cela est dû à un marché du travail dynamique et à un important acquis de croissance hérité de 2021 au sortir de la crise du Covid.
Les entreprises ont ainsi publié au premier trimestre des résultats majoritairement au-dessus des attentes et se montrent, jusqu’à présent et pour la plupart d’entre elles, en capacité d’amortir ou de transmettre la hausse de leur prix de production. En amont de la guerre en Ukraine, les ménages et les entreprises affichaient en outre des fondamentaux solides en termes d’épargne et d’endettement. Ces facteurs permettraient d’éviter un ralentissement trop marqué de l’activité et notamment une récession profonde en Zone euro.
Vers une accélération du resserrement monétaire
Si l’inflation semble être en train de passer son point haut – du moins aux États-Unis – les pressions inflationnistes devraient perdurer un moment et l’inflation rester sur un niveau élevé. Les principales banques centrales ont pris la mesure de la situation et accélèrent le resserrement des conditions monétaires. Les prochaines hausses de taux d’intérêt aux États-Unis continueront vraisemblablement à un rythme de +50pb pour les deux prochaines réunions (contre +25pb habituel), tandis qu’en Zone euro, les taux augmenteront plus tôt qu’initialement prévu, avec une première hausse en juillet.
Les marchés prévoient le retour en territoire positif pour les taux en Zone euro d’ici la fin d’année et un taux directeur à 2,75% aux États-Unis.


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