Tendances des marchés

Point d’actualité sur les marchés : les banques centrales partent à l'assaut de l'inflation

Un nouvel environnement avec moins de croissance et plus d’inflation. Avant le choc de la guerre en Ukraine, les économies développées affichaient des perspectives de croissance confortables et des niveaux d’inflation élevés (près de 8% aux États-Unis, près de 6% en Zone euro). Les banques centrales montraient leur volonté de normaliser leur politique monétaire dès cette année afin de limiter le risque de boucle prix-salaires et de désancrer durablement les anticipations d’inflation. La guerre en Ukraine ajoute dorénavant beaucoup d’incertitudes aux prévisions, mais devrait dans l’ensemble peser sur la croissance et provoquer une hausse supplémentaire de l’inflation. Pour illustration, l’OCDE estime que le choc retirerait sur l’année 1 point de croissance du PIB des pays de l’OCDE et ajouterait 2 points d’inflation. La réponse des banques centrales aux États-Unis et en Europe est alignée : elles ont communiqué clairement sur leur volonté de poursuivre la normalisation de leur politique. Pourtant les situations économiques des deux régions diffèrent.

Aux États-Unis, un contexte d’« économie très forte et de marché du travail extrêmement tendu » a encouragé la Réserve fédérale à remonter son taux directeur de 0,25 points et à afficher des anticipations de 1,5 points supplémentaire d’ici la fin de l’année. La consommation des ménages continue en effet d’afficher des niveaux de croissance très élevés (graphique 1), expliquant une large partie de l’inflation, notamment sur les prix des biens. Les salaires accélèrent en parallèle (graphique 2), dans un marché du travail très dynamique. Si le choc de la guerre en Ukraine pèsera sur l’activité, les États-Unis seront moins affectés que l’Europe du fait de leur moindres liens financiers et commerciaux avec la Russie, notamment sur l’énergie.

En Zone euro, le contexte économique moins favorable n’a pas empêché la Banque Centrale Européenne (BCE) d’annoncer sa volonté de commencer à normaliser sa politique dans les mois à venir. L’activité économique de la Zone reste en effet toujours légèrement en-deçà de son niveau d’avant Covid, et apparaît plus sensible aux effets négatifs de la guerre en Ukraine. L’OCDE y évalue ainsi l’impact sur l’activité deux fois plus élevé qu’aux États-Unis (-1,5 points de croissance en zone euro contre -0,75 points aux États-Unis). En parallèle, l’inflation est d’ores et déjà expliquée en large partie par le choc négatif des hausses des prix de l’énergie et la guerre en Ukraine ne devrait que renforcer cette tendance. Enfin, les marchés du travail ne font état d’aucune tension sur les salaires au niveau agrégé, éloignant la crainte d’effets de second tour. Si la BCE persiste dans sa volonté de normalisation, le resserrement de sa politique devrait rester d’ampleur plus limitée.

Conclusion

Malgré le ralentissement prévu et les fortes incertitudes économiques liées la guerre en Ukraine, les banques centrales des pays développés vont procéder à une normalisation de leur politique, en arrêtant l’expansion de leurs bilans et augmentant les taux directeurs au cours des prochains trimestres. De ce fait, nous privilégions de maintenir une position Neutre sur les actions et Sous-pondérée sur l’obligataire. 

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