L’association 1001 mots agit en prévention du décrochage scolaire auprès des tout-petits depuis 2017. Après 3 années de soutien financier et de coaching stratégique par la Fondation 29 Haussmann(1) de 2019 à 2021, Florent de Bodman, co-fondateur et directeur de 1001 mots, revient sur le formidable développement de l’association, devenue un acteur important de la petite enfance.
Florent de Bodman
Après avoir travaillé à la direction du Budget sur les thématiques de Solidarité et d’Insertion, puis de Logement, Villes et Territoires, Florent est devenu conseiller Open data auprès du secrétaire d'État au numérique. Convaincu par ses 5 années d’expériences ministérielles que la petite enfance est le meilleur moment pour prévenir l'échec scolaire et la pauvreté, il co-fonde en 2017 la start-up associative 1001 mots, qu’il dirige encore aujourd’hui.Florent, pouvez-vous nous détailler la mission de 1001 mots ?
En France, 1 élève sur 5 ne sait pas lire à la fin de l’école primaire, et 100 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme chaque année. Face à ce constat alarmant, l'association 1001 mots développe depuis 2017 une solution inédite contre l'échec scolaire : donner à tous les enfants les 1000 premiers mots nécessaires pour leur entrée à l'école à 3 ans.

Pour cela, nous avons co-construit un programme de coaching parental à distance avec le laboratoire J-PAL de la prix Nobel Esther Duflo, qui accompagne les parents dans l’éveil langagier de leurs bébés de 0 à 3 ans. Des orthophonistes et psychologues conseillent et suivent ces parents dans leur rôle de premier éducateur de l’enfant. Une première évaluation scientifique de ce programme a montré qu'il augmentait de 20% la fréquence de lecture des parents avec leur enfant en quelques mois(2).
La Fondation 29 Haussmann se positionne comme un incubateur d’associations. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
La Fondation 29 Haussmann a fait partie des premiers partenaires financiers de 1001 mots. Son soutien sur la durée a nourri notre ambition et notre recherche d’excellence. Il a aussi eu un réel effet de levier, nous permettant d’une part de considérablement développer notre projet du point de vue opérationnel (nous accompagnions 750 familles en 2019, première année de soutien de la Fondation 29 Haussmann ; nous souhaitons en suivre 4000 en 2022 !), mais aussi de convaincre d’autres financeurs de nous soutenir dans cette aventure (notre budget a été multiplié par plus de trois en 3 ans).
Quelles sont vos prochaines étapes de développement / d’essaimage ?
Nous visons d’accompagner 10 000 enfants en 2023 et 100 000 en 2026.
Pour cela, notre premier levier de développement consiste à renforcer nos partenariats avec les caisses d’allocations familiales et les pédiatres des 5 départements où nous sommes actuellement présents (Paris, Yvelines, Seine-Saint-Denis, Moselle, Loiret), qui ont pour rôle clef d’inscrire les familles à notre programme de coaching parental. En 2023, nous souhaitons en outre proposer notre programme à des familles dans 3 nouveaux départements. À horizon 2026, notre objectif est d’accompagner 100 000 enfants dans les 20 départements français où se concentre la pauvreté infantile.
Comment appréhendez-vous la philanthropie privée ?
Lors de son lancement en 2017 et 2018, 1001 mots a été financé à 100% par des donateurs individuels et fondations familiales.
Depuis 2019, notre modèle économique s’est diversifié, laissant plus de place aux fondations d’entreprises et aux financements publics, notamment grâce au soutien de départements, de l’État et des caisses d’allocations familiales partenaires de nos actions (ces financements représentent aujourd’hui près de 40% de notre collecte). Mais la philanthropie privée fait partie de notre ADN et reste le cœur de notre financement (60% de nos ressources) : nous sommes très reconnaissants pour l’implication de nos mécènes et donateurs qui garantissent notre indépendance, notre capacité à investir dans la recherche, le développement, et l’innovation.
Vous souhaitez soutenir la Fondation 29 Haussmann ?
La Fondation 29 Haussmann œuvre depuis douze ans en faveur de l’enfance et de la jeunesse. Créée en 2009 par Société Générale Private Banking sous l’égide de la Fondation de France, elle soutient des associations qui se mobilisent et agissent auprès d’enfants et adolescents vulnérables, pour leur redonner confiance en eux et en leur capacité de réussite.
Les dons à la Fondation 29 Haussmann peuvent ouvrir droit à une réduction de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Cette réduction d’impôt de 75 % du montant donné s’applique dans la limite annuelle de 50 000 €
(soit un don de 66 666 €).