La hausse des taux directeurs des banques centrales qui a débuté en 2022 a créé de nouvelles opportunités sur le marché obligataire en le rendant à nouveau attractif. Le contexte de resserrement monétaire s’est accompagné d’un ralentissement de la croissance économique sans pour autant engendrer son arrêt. Par conséquent, les primes de risque(1) des entreprises se sont revalorisées face à cette dégradation de la conjoncture, offrant l’opportunité d’un surcroît de rémunération.
Pour comprendre ces enjeux, entretien avec Vincent DELPECH, Directeur adjoint des gestions et responsable de la gestion diversifiée chez SG 29 Haussmann(2), société de gestion dédiée aux clients du groupe Société Générale.
Doit-on considérer que la fin de la période de taux bas redonne de l’attrait aux placements à taux fixe ?
Pour rappel, le rendement global d’une obligation a deux composantes : d’un côté le rendement obtenu à l’échéance (coupons, c’est-à-dire les intérêts de l’obligation, jusqu’à son remboursement) et de l’autre, sa valorisation (valeur de rachat) qui évolue à chaque instant en fonction de la variation des taux et de sa maturité.
En cas de hausse de taux, la valorisation des obligations émises baisse car elle offre une rémunération inférieure aux nouvelles émissions ; c’est ce qui s’est produit en 2022. Plus les obligations ont une échéance lointaine, plus leur sensibilité à la variation des taux est forte.
En l’espace de quelques mois, nous sommes passés d’un environnement de taux d’intérêt négatifs où prêter son argent avait un coût, à un environnement où les dépôts court terme sont rémunérés autour de 4 %, notamment en Europe.
Cette remontée des taux courts extrêmement brutale (les banques centrales souhaitant réagir vite et fort pour mettre fin à l’inflation) a engendré une hausse des taux sur toutes les maturités, permettant ainsi aux obligations d’offrir des rendements attractifs.
Dans ce contexte, est-il toujours pertinent de placer son épargne à court terme et quelles maturités privilégier ?
Depuis quelques semaines, le message des banques centrales laisse penser que l’essentiel de la hausse des taux est derrière nous. Dans l’hypothèse d’une stabilité ou d’une baisse des taux, l’investisseur aura tout intérêt à prolonger la durée de ses placements afin de maintenir le plus longtemps possible la rémunération acquise, voire de bénéficier d’une amélioration de sa valorisation. C’est uniquement dans un cas d’anticipation de hausse de taux supplémentaire qu’il faudra privilégier les maturités les plus courtes afin de disposer d’une meilleure rémunération au terme de chaque placement.
Quel est le type d’obligations à privilégier ?
Dans un tel contexte, on peut naturellement privilégier les obligations d’États de maturité moyenne. Ces dernières offrent toutefois un rendement assez limité.
SG 29 Haussmann préconise les obligations d’entreprises de bonne qualité (Investment Grade), qui bénéficient en plus de primes de risques attractives. Leurs perspectives de rendement semblent plus intéressantes et plus pérennes que celles des obligations d’État ou des dépôts à termes.


Les obligations sont des solutions de rendements. Plus généralement, comment se définissent les solutions de rendements ?
Les solutions de rendements sont un ensemble d’investissements offrant un revenu récurrent quelle qu’en soit la forme : coupon fixe pour les produits de taux (obligations) ou dividende pour les actions. La recherche de rendement peut donc avantageusement se fonder sur une approche combinant les différents types de placement, produits de taux (en particulier les obligations en ce moment) mais aussi les actions et leurs dérivés (les produits structurés par exemple).

Comment construire un portefeuille combinant solutions de rendement et obligations dans le contexte actuel ?
Cette approche de rendement total est au cœur de la construction des portefeuilles gérés pour les investisseurs sensibles au risque.
Leur allocation, largement obligataire, permet de tirer pleinement parti de ce contexte de taux inédit, tout en bénéficiant de la perception des dividendes et du potentiel de hausse de la partie résiduelle investie en actions.
Enfin, il est utile de rappeler qu’historiquement, lorsque les banques centrales baissent leurs taux directeurs pour relancer l’économie, non seulement la composante obligataire d’un portefeuille se valorise, mais elle s’accompagne souvent d’un rebond des marchés actions qui profitent de l’amélioration des conditions de financement.
Ces solutions présentent des risques dont les principaux sont le risque de contrepartie, le risque de liquidité, le risque de crédit, le risque de marché et le risque de change(3).
Dans ce contexte, comment SG 29 Haussmann accompagne les clients Société Générale Private Banking ?
SG 29 Haussmann se compose d’équipes de gestion aux expertises variées proposant une large gamme de solutions allant de l’expertise fondamentale en gestion d’actions et d’obligations à la gestion de produits structurés. Elle possède notamment une expertise solide en matière de gestion obligataire grâce à une équipe d’analystes crédit ayant plus de 20 années d’expérience.
Votre Banquier privé et les experts se tiennent à votre disposition pour vous accompagner dans vos réflexions et perspectives d’investissement.